Eh toi, la marque de territoire ! Oui toi, fruit des amours tumultueuses d’une collectivité en quête de reconnaissance et de l’agence de com’ du bout de la rue, t’as pas l’impression d’avoir un peu tiré sur la corde du branding ces dernières années ? Tu nous a promis une nouvelle identité, un nouveau positionnement… Tu t’es même payé un code, des plateformes. Avec un seul but : valoriser ton « chez toi », pour que Josiane et Patrick te choisissent toi – et pas la bourgade d’à côté. Et qu’ils viennent se mettre au vert dans ta douce mais néanmoins dynamique contrée, pour fuir l’overdose parisienne. De là à dire que tu t’es mis au niveau du yaourt nature 0% (riche en fibres) qui se tire la bourre au rayon frais avec le 100 % bio des alpages, il n’y a qu’un pas.
Mais il faut l’avouer, la décentralisation a plongé tout le monde dans l’embarras. Il fallait gagner en visibilité, se démarquer de la concurrence sur une place de marché bien fournie des territoires. La notion d’attractivité a commencé à titiller les élus. Il fallait séduire. En politique, une seconde nature. Et parce qu’une ville, un département, une région, ne se vendent pas (tout à fait) comme un paquet de lessive, ils t’ont inventé toi, le marketing territorial, pour ne pas sombrer dans la vulgaire publicité.
« si t’as pas ta marque de territoire en 2015, c’est que t’as raté ta com’ »
Ton concept a été revisité à l’envi par toutes les destinations, de la discrète com’com rurbaine à l’ambitieuse métropole régionale, en passant par les départements, qui abattent leur dernière carte. « Nantes Just Imagine », « Vendée Way of Life », « Sarthe Me Up »… On se la joue à l’Américaine et sur tous les fronts : économie, tourisme, gastronomie… Comme quoi « si t’as pas ta marque de territoire en 2015, c’est que t’as raté ta com’ » nous glisse dans l’oreillette l’inimitable et infatigable Séguéla.
Visuel issu du blog de Marc Thébault sur la communication publique : http://thebaultmarc.expertpublic.fr