Oui toi, la nouvelle star numérique, tu serais pas en train de squatter outrageusement l’espace médiatique ? On te voit partout et sous toutes tes formes, plus ou moins autorisées : pèse-personne, cuillère, raquette, lunettes, chaussures… On t’a même croisé sous l’apparence d’un sextoy au dernier start-up contest du web2day nantais. Si je comprends bien, tu devrais nous faire vibrer dans les années qui viennent… T’as beau annoncer la nouvelle révolution digitale, selon les grands gourous geeks, y faudrait pas pousser mémé dans les orties 2.0. Eh ! On t’a pas attendu pour surveiller notre poids, pour manger équilibré ou pour… non ça on peut pas le dire… Mais bon, il faudrait quand même que tu leur dises la verité, aux gens… Que derrière le capot de ta belle technologie, ce sont tes monnayables données qui intéressent ton créateur. Et puis tiens, pusique tu vas bientôt tout savoir, je te refile mon code de carte bleue, mon numéro de compte et les clés de ma bagnole… et tant que j’y suis, je te laisse la main sur mon profil twitter, c’est cadeau…
Mais j’ai beau me plaindre, je le sais déjà : tu la feras ta révolution... Les premiers signes ne trompent pas. T’as déjà tes magasins rien qu’à toi et une Cité à ta gloire se prépare à Angers. Alors oui, on va parler de toi… Mais c’est humain de jouer un peu la résistance. Nous, pauvres êtres de chair et de sang, on a mis les doigts dans la prise – USB – et on peut plus s’en déconnecter. Alors oui, on fait un peu, mais pas trop, jouer notre humanité. Mais ça aussi, toi, l’objet connecté, tu devrais bientôt le mesurer, notre degré d’humanité.