Le groupe R9 s’est installé dans l’Ouest en rachetant Adhoc en 2014. Depuis, deux autres structures (Woze et MBA Multimedia) sont entrées dans son giron. Et le groupe devait s’étendre encore, notamment à Nantes, mais les récentes révélations (stratégies – « R9, un groupe aux méthodes contestées ») et les doutes émis par certains patrons d’agences approchés par R9 (Lire le Mag Com&Médias n°11) ont semble-t-il freiné les ambitions du groupe dans l’Ouest. Toujours est-il que R9 attire les foudres de nombreux acteurs, qu’ils soient ex-salariés, ex-patrons d’agences rachetées, freelances, fournisseurs… toujours pour la même raison : le non paiement de salaires, de soldes de tout compte, de prestations… Un collectif s’est ainsi créé pour centraliser les centaines de cas. Joint par Com&Médias, un de ses porte-parole explique la situation : « Notre collectif de victimes du groupe R9 comprend à la fois des ex-salariés, ex-managers et des fournisseurs. Rien que pour les salariés, ce sont près de 200 personnes qui ont engagé une procédure pour des salaires impayés, des soldes de tout compte réglés avec des chèques en bois… Pour les fournisseurs, on ne connaît qu’une partie des préjudices, certains ayant tiré un trait sur leurs créances. » Piloté par trois associés (Nicolas Bianciotto, Xavier et Olivier Baillet), le groupe a pourtant réussi à séduire plus de 60 chefs d’entreprise en 4 ans, en rachetant 100 % de chaque structure selon des pratiques bien particulières, évoquées dans un article paru dans le mensuel Liaisons sociales de mars dernier : « Dix jours après la vente, c’était un cauchemar : ma trésorerie a été siphonnée, 80 000 euros ont disparu, près de 2 500 euros de notes de frais ont été établis alors que l’Urssaf, les fournisseurs et la TVA n’étaient plus payés », explique un ancien dirigeant qui a succombé aux sirènes de R9. Et c’est d’ailleurs du côté de l’État que l’on pourrait siffler la fin de la partie et tenter de remettre la main sur quelques années d’arrièrés d’Ursaaf et de TVA. A Rennes, les trois agences désormais dépendantes à 100 % du groupe pourraient subir de plein fouet les désagrements liés à ce tourbillon médiatico-judiciaire.