Accélérateurs, levées de fonds, French Tech… L’Ouest tisse son écosystème numérique. L’interview d’Eric Vandenbroucke, directeur du Technopôle Brest-Iroise (à retrouver aussi dans le mag Com&Médias / Dossier sur Brest, Nantes et Rennes).
Quelle est la place de Brest dans l’échiquier numérique ?
Nous travaillons pour être reconnus comme un territoire dynamique pour la création et le développement de start-up au sens large. Pas seulement les entreprises numériques pur jus, mais aussi les entreprises à fort contenu innovant dans des champs d’application très variés. A Brest, nous faisons aussi bien qu’à Bordeaux, Rennes ou Nantes et peut-être mieux dans certains domaines. C’est ici qu’on produit plus de 50 % de la recherche en sciences et technologies marines. C’est un vrai atout. Sur le bancaire aussi, nous avons des points forts avec le Crédit Mutuel Arkea qui a toujours été en avance. Sans oublier l’agro-alimentaire.
Votre territoire est-il assez bien dimensionné pour tirer votre épingle du jeu ?
Le territoire métropolitain brestois est une notion qui peut évoluer. Nous avons des choses à amplifier entre Brest et Lannion avec des entreprises et des labos impliqués dans le numérique. A Lannion par exemple, ils sont très forts sur l’optique et l’optronique et puis il y a les laboratoires d’Orange et d’Alcatel Lucent qui ont des capacités d’essaimage qui occasionnent des réussites comme ECA Faros et ses simulateurs de conduite.
Vous sentez que les lignes bougent dans votre écosystème ?
La candidature pour le label French Tech a été très positive car elle a conduit des entreprises, des chercheurs, des techniciens, des politiques à se pencher ensemble sur cette question du numérique. Une question qui est dans la bouche de tout le monde mais qui reste tout de même assez confuse. Cela permet de rendre plus lisible, plus compréhensible ce qu’on peut développer. Par exemple, les passerelles entre les entreprises issues d’initiatives individuelles, et celles issues de la recherche publique, une catégorie importante à Brest. Les deux communautés ne se connaissent pas bien mais en travaillant ensemble, elles pourraient tirer des bénéfices communs.
Quels sont vos projets pour soutenir l’accélération des start-up ?
En complément du fonds de la West Web Valley porté par entrepreneurs, nous avons une approche plus publique basée sur des incubateurs existants. Différents dispositifs (Technopôle, CCI, Fablab, cantine, …) se sont rapprochés autour de l’accélération de start-up pour un projet d’accélérateur fédératif. C’est assez différent de ce que la mission French Tech a en tête, mais nous y croyons et nous allons avancer sur ce sujet car c’est une nécessité aujourd’hui.
Quel sera le rôle précis de cet « accélérateur fédératif » brestois ?
Il est souvent très difficile de parier sur l’avenir mais c’est le rôle des acteurs publics de donner une chance la plus large possible aux porteurs de projets. On ne se substituera pas aux investisseurs, ce n’est pas un outil financier, il s’agira plutôt d’un accompagnement avec la logique de prendre des projets très tôt.