Comment les groupes de presse réagissent face à cette crise sans précédent ? L’exemple du Télégramme avec Mariette Le Guellaff, Directrice Marketing et Numérique, qui évoque les initiatives prises par le groupe.
Interview réalisée le 20 mars.
Y a-t-il beaucoup plus de lecteurs en numérique depuis quelques jours ?
Mariette Le Guellaff : Oui c’est impressionnant. Depuis le week-end dernier, on observe une hausse de 30 à 40 % des visites sur notre site. Dans ce contexte de crise, il y a une vraie appétence pour de l’information de proximité.
Quelle a été la première initiative du Télégramme ?
MLG : Dès vendredi nous avons ouvert la page « Solidarité Coronavirus Bretagne » sur notre site pour faciliter le quotidien des Bretons dans le cadre de cette crise. Chacun peut y poster une annonce, offrant ou demandant un service particulier, notamment faire des courses pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer. On retrouve ces annonces – déjà près de 400 – sur nos éditions papier et nous avons également mis en place une ligne téléphonique dédiée.
Quels contenus spécifiques avez-vous mis en place ?
MLG : Dès lundi, nous avons lancé une newsletter quotidienne dédiée au Coronavirus dans la région, une rubrique spéciale de questions- réponses via des formulaires, sans oublier une rubrique « fake news ». A partir de la semaine prochaine, nous allons enrichir nos éditions avec des pages supplémentaires de jeux, des rubriques dédiées aux ados… On a voulu insister sur la solidarité et sur la façon de positiver les choses : mettre en valeur les initiatives et les belles histoires, pour continuer de « faire communauté » malgré la distance. Et nous avons ouvert en accès libre toutes nos infos liées à l’épidémie.
Pourquoi pas du 100 % gratuit ?
MLG : On a y réfléchi. Mais nous maintenons une information de proximité et un devoir d’exhaustivité avec 300 journalistes qui sont encore sur le terrain. L’information garde la même valeur. Nous avons cependant fait un effort sur nos tarifs d’abonnement.
Et votre organisation en interne ?
MLG : Si les journalistes poursuivent leur travail de terrain, ils ne sont plus présents dans nos agences locales. Et le télé-travail n’est pas possible pour tout le monde, notamment pour celles et ceux qui font tourner les rotatives. Quant au portage, il est encore réalisé à 100 %.
